UNE JOURNée avec marynn

artiste aux multiples facettes basée à biarritz, MARYNN partage avec NOUS ses adresses préférées et son univers le temps d'une journée ensoleillée.

Marynn, racontes-nous qui tu es et comment tu es arrivée à ce que tu fais aujourd’hui …

Je crois que le dessin fait partie de ma vie depuis que je suis toute petite. Comme un super-pouvoir afin de s’échapper et d’exprimer ce qu’il y a de plus intime. La magie de faire naitre poétiquement ce qui me questionne ou m’émerveille à un moment T.
Ce bel exutoire est essentiel à mon équilibre aujourd’hui.
Lorsque je ressens quelque chose ou que je vis une situation, je la mentalise en images, j’assemble des symboles, je cherche les émotions clés. Si je dessine une femme je me demande quelle émotion il y aura dans ses yeux.

Pourquoi avoir choisi de vivre à Biarritz ?

J’en suis tombée amoureuse.
Depuis toujours je suis attirée par l’ocean, je ne suis jamais partie dans un pays sans y avoir la mer à proximité. Le simple fait de mettre les pieds dans l’eau fait figure de bonheur ultime.
Et puis j’ai rencontré des personnes qui sont aujourd’hui mes piliers, mes ami(e)s, des artistes incroyables: la recette du bonheur quoi !
Cette région est tellement riche en tout point: sa diversité, sa culture, son folklore... C’est plutôt très charmant d'y vivre.

Ton actualité ?
Tes projets à venir?

J’ai commencé à tatouer !
Je viens d’ajouter cette corde à mon arc, ce qui me ravit au plus haut point. Je vais continuer à raconter mes histoires sur papier et à les partager.
J’ai aussi ce duo créatif avec ma meilleure amie Madi, qui nous donne cette chance d’allier nos deux styles et de créer des fresques poétiques tout en étant ensembles
( Madi+Marynn )

Une anecdote marquante de ta vie d’artiste?

Quand j’étais au Mexique. A la fin de mon voyage j’avais envie de remercier cette culture, les gens qui m’avaient tant apporté.
Alors je suis partie avec mon sac à dos en errance dans la petite ville ou j’étais ( Zihuatanejo ), et j’ai vu ce mur au coin d’une rue qui m’a charmée, il était en face de petites tentes ou on pouvait acheter de l’artisanat local, toute la journée ces personnes fabriquaient leurs arts assis sur des piles de tapis ou à même le sol
Alors je suis entrée dans cet établissement et j’ai demandé à voir le directeur.
Ps: Je ne parle pas espagnol, enfin juste les bases pour commander une bière par exemple... Ce passage fut assez comique.
J’avais google translate sur mon téléphone et j’ai juste expliqué que je voulais faire un collage de mon dessin de Frida sur leurs murs, qu’ils n’avaient pas à me payer, que c’était juste pour leur dire merci.
Ce qui était fou, c’est que sans le savoir je venais de taper à la porte du centre communautaire de Zihua.
Ce qui apporta toute la beauté à ce projet.
Donc je suis partie chercher de la peinture dans un shop qui faisait de la peinture pour bâtiment, j’ai tout ramené dans un caddie et je me suis posée là pour peindre.
Pendant 3 jours. La première journée j’avais tous les yeux de cette rue braqués sur moi, la phase préparatoire était assez abstraite, je posais les couleurs du fond. Je crois qu’ils m’ont prise pour une folle. Et le déclic a été quand j’ai commencé à coller le visage de Frida.
Les gens s’arrêtaient heureux en me demandant si c’était bien « leur Frida », comment je la connaissais, « Même en France vous la connaissez ? »
Et la générosité m’a émue, sur le bout de trottoir j’avais des cadeaux que les gens me laissaient, une pastèque fraiche, un jus de goyave, de l’eau, des éventails ( il faisait 40 degrés! ). C’était fou. Et il y avait Jesus, un petit papi de 80 ans. Le matin il tirait sa chaise en plastique et se mettait à côté de moi et me regardait peindre dans le silence.
Nous avons noué une amitié forte, sans beaucoup de mots, juste des signes et des regards. Les gens m’ont dit merci, je leur ai dit merci, et je suis partie.
Encore aujourd’hui je reçois des photos sur Instagram de cette fresque, elle n’a pas bougé d’un millimètre et j’espère que Jesus va bien.

Qu’est-ce qui t’inspire au quotidien?

Je dirais tout.
Ma matière première est ce que j’ai dans le ventre, dans le coeur.

Tes bonnes adresses autour de chez toi ?

Frozen Palm, pour prendre un café et faire des blagues à Sirikit (la patronne).
La plage d’érretegia et la Milady pour mettre mes pieds dans l’eau.
Colors of surfing pour faire du shopping.
La salon « Chez oim tattoo » à Beaurivage où je passe le plus clair de mon temps.
Et mon atelier qui est ma maison de coeur, que je partage avec des femmes incroyables : Madi, Koralie et Agnes.

Ton oeuvre la plus symbolique à tes yeux?

Sacré question !
La dernière de mon exposition à l’institut Bernard Magrez, (en duo avec Madi sur certaines oeuvres) : Les 3 graces.
Elle représente les choses, les sentiments, les personnes qui nous habitent...
Le symbole de l’écoute avec l’oreille en pierre, de la vision avec l’oeil en transparence.
Et ces visages défragmentés qui nous disent juste que nous sommes en construction face aux émotions qui nous composent, et que rien n’est immuable.

Un adresse "secrète" que tu adores et que tu partages avec nous?

Le couvent des Bernardines à Anglet.
Elles cultivent leurs fruits et légumes de saison de façon traditionnelle et dans leur potager.
On peut le visiter et surtout faire le plein de bons légumes et d’oeufs frais !

Un artiste que tu admires et que tu souhaites nous faire découvrir?

Madi que vous connaissez surement déjà <3
Koralie une autre amie extrêmement talentueuse, avec un univers onirique. Son duo avec son mari, Supakitch, et Supakitch lui même <3