Je suis Titya Tin, la fondatrice de la marque TITYARAVY. 
Un projet qui se veut une passerelle culturelle entre mes multiples racines et ce que je souhaite transmettre à mes deux enfants Sasha & Willow.

Je vais commencer par une confidence pour enfin avouer à mes parents que je ne me suis jamais présentée à la dernière épreuve du BTS dans lequel je m’étais engagée. J’ai toujours dit que j’avais eu mon diplôme pour être tranquille… Avant Tityaravy, je n’ai eu qu’une seule expérience professionnelle mais elle fut extrêmement enrichissante. J’ai passé 15 ans au sein de la boutique Brand Bazar face au Bon Marché.
Ma mission était de faire fonctionner tous les services qui faisaient face à une multitude de problématiques car il y avait (et c’est toujours le cas) beaucoup de partenaires différents. Des marques établies aux jeunes créateurs internationaux mais également un nombre incalculable de produits comme des manteaux, des blouses, des jeans ou des chaussures. Une équipe de filles aux caractères bien trempés et des clientes fidèles mais très exigeantes. 
Mon rôle était principalement d’organiser l’ensemble, pour que chaque jour, le ballet soit beau et performant. J’ai donc baigné dans un univers de commerce et de produits pendant toutes ces années. Cela a fortement nourri ma vision créative actuelle. C’était une expérience riche d’enseignements et très formatrice humainement et professionnellement.

A la naissance de ma fille en 2014, je sentais que j’avais besoin de changer de vie, de rythme, de me réinventer tout simplement. Je ne voyais pas grandir ma fille et cela a impacté ma première maternité mais également ma relation avec elle aujourd’hui je pense. En 2016, en l’espace de 6 mois, mon mari va perdre ses parents de manière très soudaine et très rapprochés.  J’ai alors assisté aux différents rituels Hindouistes et un sentiment que je ne saurais décrire m’a poussé à créer une collection en hommage à mes beaux-parents afin de laisser un souvenir palpable à notre fille. Je trouvais ça dur et injuste qu’elle ne puisse pas connaître leurs personnalités, leurs histoires, leurs cultures, leurs origines Indo-Mauricienne. Tout un pan de l’héritage culturel s’effondrait.
Les fleurs, les couleurs, les divinités, les looks, la joie alors que l’instant était censé être triste. Tout cela a inspiré mes premiers croquis. Les colliers Maalai, Lotus, Kamala et Padma naissaient.

Question toujours difficile car je serais surement subjective. J’imagine le combo entre le projet et ma personnalité avant tout. L’idée est de créer un univers reprenant tout ce qui fait mon ADN, littéralement, et celui de mon mari. Nous voulions laisser une carte postale à nos enfants. Puis la carte postale est devenue une marque. On s’est ensuite demandé ce qui pourrait rendre encore plus concret l’ensemble et l’idée de notre première boutique est née. Un endroit empreint d’évasion et de bien-être. Une extension de chez nous. La conséquence c’est peut-être cette sincérité qui touche nos clientes. 
La plupart des modèles de la collection sont dans mon esprit depuis ma plus tendre enfance car ma mère fut ma première muse. Elle portait ses plus belles parures pour aller à l’épicerie en bas de la rue par exemple. Je n’ai pas décidé de monter un business, avec étude de marché et des tendances à suivre. Ce qui est évident, c’est que si cela ne marchait plus, je ne forcerais pas le destin et je ne ferais pas de collection qui ne me ressemble pas. Cela aura été un très joli chapitre de ma vie et je ferai autre chose comme ouvrir un restaurant.

Réveil difficile car ce n’est pas vraiment mon rythme mais celui des enfants… Il me manque 1h de sommeil chaque matin ! Après chaque jour est différent. Je peux passer de la création à la comptabilité. D’un shooting à l’accueil d’une cliente au showroom ou à la boutique. Mes seuls repères sont le matin ou j’emmène mon fils Willow à la crèche vers 9h30 et le soir où souvent je récupère ma fille Sasha à 18h. L’avantage c’est que l’atelier, l’école, la crèche et la boutique sont à moins de 5 minutes à pied de chez moi. Notre vie professionnelle fait tellement partie de notre vie privée que nous avons organisé les choses pour optimiser le temps. 

Tout ne fonctionne pas !  Je l’aime à mourir mais je voudrai divorcer tous les jours… La clé c’est de comprendre les dysfonctionnements et d’avancer main dans la main pour les régler. Mon mari est perpétuellement dans l’échange et la bienveillance, je prends donc mes marques au fur et à mesure que le projet grandit. Il professionnalise le projet. On a mis du temps à s’accorder sur le rythme et l’exigence qu’il faut au quotidien pour créer une marque de zéro. 
Ce qui m’anime c’est d’imaginer des associations de pierres et de formes, ce qui est aux antipodes de la gestion d’une distribution omnicanal ou de la création d’outils marketing à 360° pour rendre le bijou visible par exemple.
Ce sont des sujets différents mais comme nous avons chacun nos qualités et nos expériences passées, on est finalement très complémentaire et cela nous aide énormément. 
Nos rôles sont bien définis désormais et il s’implique de plus en plus au quotidien. Jusqu’à présent c’était un « side project » pour lui car il ne savait pas si d’un côté, nous allions trouver l’équilibre couple & famille & parents & entrepreneurs et de l’autre côté, si nos visions du projet étaient sur la même longueur d’onde.
A force d’engueulades et de communication, on finit par trouver l’équilibre et pour la vision je lui fais confiance à 100%. Il a toujours vu sur le long terme puisque l’objectif initial est de transmettre un héritage, comme un passage à témoin, à nos enfants. Alors que pendant très longtemps, je ne pensais pas que d’autres personnes, au-delà de mon cercle proche, seraient intéressées par mes bijoux ou mon histoire. J’ai donc compris sa volonté de pérenniser la marque par des actions de qualités. Le meilleur moyen à nos yeux de rendre nos parents, et j’espère nos enfants, fiers un jour. 

Moi j’aimerais partir 2 mois en vacances avec mes copines et sans enfants pour recharger les batteries car le rythme fut très intense ces derniers temps… Mais dans la « TO DO 2023» de Niven, il y a : le lancement de la Joaillerie, une collection homme, une collection enfant mais surtout une collection autour de l’Art de la table qui arrive prochainement. Comme notre vraie passion c’est la food, l’art de la table nous touche particulièrement. On a donc travaillé avec des artisans Français, connu pour leur excellence afin de développer assiettes, cendrier, porte bougie etc… Collection disponible à partir de cet été dans notre écrin de la rue Chabanais.