Caroline Derveaux
Une explosion de couleurs. Assemblées dans une géométrie parfaite. Vous avez sûrement aperçu le travail singulier de Caroline Derveaux : son pinceau s’est posé sur bien des lieux et des matières. Murs des villes, boutiques, festivals, terrains de basket ou carrosserie d’un van, aucun support ne semble résister à sa créativité ! Son appartement et son atelier à Saint-Ouen en sont une illustration parfaite. Une pièce est bien dédiée à la création, mais vous remarquerez rapidement que ses lignes s’étendent avec malice sur le reste de son intérieur. Sur ses vases, ses étagères, ses murs. Une décoration pétillante, tout comme comme elle.
Photos et interview par Mylène Comte
Je suis Caroline Derveaux, artiste peintre de 31 ans. J'ai étudié à Chelsea University of the Arts à Londres, où j'ai vécu de longues années. Je me suis ré-installée à Paris après plus ou moins 10 ans à l'étranger début 2020 avec un besoin d'ancrage très fort.Mon travail se dessine sous différentes formes: les peintures sur toiles, les fresques murales grand format, ou bien la scénographie.
J'ai toujours aimé créer chez moi, être entourée de mes peintures et de mes créations.
Mon studio est dans une pièce à part et lorsque je peins sur de grands formats, je m'étale dans le salon où la luminosité est magnifique. J'aime énormément l'appartement dans lequel je vis avec mon compagnon, dans le quartier des puces à Saint-Ouen. Je vois ce lieu de vie comme une toile en constante évolution, il y a toujours de nouvelles choses à créer, à modifier, à peindre
J'ai une obsession pour les horizons qui se superposent, les formes enfantines, les couleurs vives, les lignes honnêtes. Mes inspirations sont principalement des émotions - le vertige de la nostalgie, l'impalpabilité multi-dimensionnelle - et le besoin de les interpréter, de les traduire, telle une expression simplifiée. J'aime consulter mon inconscient, être très spontanée. Je trouve beaucoup d'amour et d'apaisement en me faisant confiance.
Je dirai les médiums: de la toile de lin à des surfaces monumentales, comme récemment un terrain de basketball pour le Wonderland à Paris ou une tôle ondulée de 30 mètres de long à Reims au Magasin Libre
Un paravent que je suis en train de terminer, commencé en mai 2020, juste avant la fin du premier confinement. J'ai mis beaucoup de temps à le reprendre, ce qui ne m'arrive jamais. Il traite des rêves extrêmement précis que j'ai eu à l'époque, terrifiants et fantastiques à la fois.
Bonne Aventure pour bruncher, Espace 1789 pour regarder des films et Mains d'Oeuvres pour danser.
La bibliothèque Carlton d'Ettore Sottsass ou une création de Leigh Bowery.
Les tableaux de Marion Charlet, les sculptures de Zsofia Keresztes et les coups de gueule de “Préparez-vous pour la bagarre”.
Mon triptyque Cocoon Cycle, réalisé à mon retour du Mexique début 2020, qui s'inscrit comme un vrai tournant, aussi bien esthétique que spirituel. Ce sont des portraits abstraits de femmes inspirantes, telles que la chanteuse de folklore mexicain La Bruja de Texcoco, que j'ai rencontré au Mexique. Ils sont présents dans mon salon, comme des entités protectrices et inspirantes.
Nathalie du Pasquier. J'aime ses dessins spontanés recueillis dans Don't Take These Drawings Seriously entre 1981 et 1987, qui reflètent son imaginaire. On y voit ses dessins de mobiliers, de motifs, de soutien-gorges, ainsi que des intérieurs multi-dimensionnels. J'ai eu la chance de la rencontrer lors de son exposition Other Rooms au Camden Arts Centre à Londres en 2018. J'ai ressenti son travail de fresques murales entre le design et l'art transformant les espaces en paysage fantasmagorique abstrait, ce qui pour moi est une grande source d'inspiration.
Elle change tout le temps, mais elle dégage toujours de l'énergie.
Énormément de musique avec des synthés.
En Septembre, je participe au lancement du Cercle de l'Art, une communauté d'artistes s'entraidant à initier leur propre groupe de collectionneurs membres, projet à l'initiative de Margaux Derhy, peintre et amie. L'immense prochain projet est définitivement le petit bébé que j'ai dans le ventre, cette création métaphysique qui me lie au cosmos.
Le même que tous les jours: beaucoup de combinaisons de couleurs, de salopettes.
J'adore l'uniforme et sa simplicité de choix le matin au réveil.
Quasiment le même que quand je peins: beaucoup d'uniformes colorés, d'imprimés graphiques.