Un mélange de délicatesse et de contrastes, infusé de formes organiques, teinté des couleurs d’une garrigue écrasée de soleil, mais aussi inspiré par l’architecture brutaliste et l’énergie de la ville.

C’est aussi l’histoire d’une curieuse impénitente.
Une créatrice qui aime se frotter à la matière, à toutes les matières, des plus souples aux plus récalcitrantes, pour en faire naître des objets à la grâce essentielle. Une âme persévérante, doublée d’une éternelle insatisfaite, le cocktail imparable de celles et ceux qui créent comme ils respirent.

La discrète Mylène Niedzialkowski fuit la lumière, préférant se cacher derrière Georges, patronyme intemporel d’armoire à glace moustachue. Les racines de ce colosse délicat remontent à son enfance. Petite, à Paris, puis à Hyères, Mylène fabriquait et meublait de toutes pièces des maisons miniatures. Sa grand-mère tapissière et son grand-père bijoutier lui ont transmis le goût de faire. Elle sait coudre, broder, tricoter, adore fabriquer des objets.

Ses parents, eux, ont la bougeotte. Ils déménagent une quinzaine de fois au cours de son enfance et adolescence, avec à chaque fois l’envie de tout refaire dans leur nouvel intérieur. Á l’âge où d’autres apprennent la danse ou la musique, Mylène apprend à manier scies, perceuses, raboteuses.

Elle y acquiert la conviction de pouvoir (et vouloir) tout faire de ses mains. Elle garde également de cette enfance une nature nomade, avec le besoin, partout où elle se pose, de créer un univers familier qui pour- rait s’adapter ailleurs.

À la naissance de son premier enfant, Mylène veut redonner la parole à ses mains. Elle a des envies de créations modulables, légères, facilement transportables. D’objets singuliers pour réinventer sans cesse son intérieur. Nous sommes en 2010, l’aventure Georges peut commencer. Après les objets viendront les luminaires, puis le mobilier et le vêtement. La créatrice ne se laisse jamais enfermer dans une case et n’aime rien tant que créer là où on ne l’attend pas.

Dès ses débuts, Mylène a opté pour une fabrication artisanale et locale. Un slow design Made in France revendiqué qui a trouvé son aboutissement en 2020 avec l’ouverture de la manufacture Georges, au cœur de la campagne béarnaise.
Dans cette bâtisse, une trentaine d’artisans cisèlent, découpent, collent, teignent, assemblent patiemment chaque luminaire et objet de décoration.
La manufacture a été conçue comme un lieu ouvert, propice aux échanges avec artistes et artisans autour du geste et de la création.

Avant d’être façonnés, les matériaux sélectionnés pour chacun des objets, sont minutieusement sourcés en France pour un artisanat raisonné.
Le coton est tissé en Normandie, la peinture fabriquée sur place, à base de farine et pigments naturels. Les laines sont paysannes et proviennent d’un élevage de moutons situé dans les Pyrénées.
Les éleveurs y tissent eux-mêmes la laine avant de la confier à Mylène.
Certaines pièces sont habillées de soie Lyonnaise quand le linge de maison, lui, est réalisé en métis ancien, collecté année après année, dans des surplus et friperies brocantes des Pyrénées-Atlantiques, Hautes Pyrénées et Haute Garonne.
Enfin, la vaisselle est produite à l’appui de grès d’Orriule, et pour les objets plus complexes, des matières exclusivement écologiques, biosourcées et biodégradables sont privilégiées.
Une fabrication éco-responsable qui ne dit pas son nom, tant ce mode de création est une évidence chez Georges.